
ECG : Que dit la loi ?
Le Code de Santé Publique ne prévoit aucune obligation en matière d’équipement de cabinets médicaux. Ainsi, chaque médecin est libre d’acquérir, ou non, le matériel qu’il juge nécessaire à l’exercice de sa profession. La seule obligation qui incombe au médecin est une obligation de moyen(17). L’article 71 du Code de Déontologie Médicale (article R.4127-71 du code de Santé Publique) précise: «Le médecin doit disposer, au lieu de son exercice professionnel, d'une installation convenable, de locaux adéquats pour permettre le respect du secret professionnel et de moyens techniques suffisants en rapport avec la nature des actes qu'il pratique ou de la population qu'il prend en charge. (...) Il ne doit pas exercer sa profession dans des conditions qui puissent compromettre la qualité des soins et des actes médicaux ou la sécurité des personnes examinées.Il doit veiller à la compétence des personnes qui lui apportent leur concours.»
Il n’existe pas d’obligation légale pour les médecins généralistes de posséder un électrocardiographe. En revanche, un médecin peut être condamné si l’on estime qu’il a failli à son obligation de moyen et que la réalisation d’un ECG en faisait partie. Le risque de condamnation en raison d’une erreur d’interprétation d’ECG est plus difficile à évaluer (nous n’avons pas retrouvé d’exemple de ce type), mais nous verrons plus loin que les indications de l’électrocardiogramme en médecine générale rendent en réalité ce risque quasiment nul.
Le test d’effort est un examen couramment pratiqué en cardiologie. L’indication principale est l’évaluation de l’ischémie myocardique en fonction de la probabilité prétest et du niveau de risque d’évènement cardiovasculaire. Au-delà de l’analyse de la repolarisation, d’autres critères doivent être pris en considération pour améliorer sa valeur prédictive. Le test d’effort est aussi indiqué dans d’autres pathologies cardiaques (comme les troubles du rythme et de la conduction, le rétrécissement aortique asymptomatique sévère, les cardiomyopathies hypertrophiques, l’artérite des membres inférieurs, l’hypertension artérielle) et dans des populations particulières (femmes, sujets âgés, diabétiques, en préopératoire, chez les sujets asymptomatiques et dans les cardiopathies congénitales). Certaines pathologies (comme l’insuffisance cardiaque et l’hypertension pulmonaire) nécessitent un test d’effort avec la mesure des gaz expirés. Enfin, le test d’effort et la mesure des gaz expirés sont indispensables pour prescrire un programme de réadaptation.
La partie 2 analyse les indications des EE et les EEVO2 en cardiologie, suivant les différentes classes (Tableau 1) et les niveaux de preuves (Tableau 2) de l’European Society of Cardiology.
