Détecter les risques de crises cardiaques ignorés par un ECG

D’après des chiffres récents de l’INSERM, chaque année, 120 000 personnes sont victimes d’un infarctus du myocarde. Et 18 000 d’entre elles en meurent. De nombreuses études menées dans divers pays d’Europe mettent cependant en relief que certaines victimes pourraient être sauvées si elles étaient mieux diagnostiquées. En effet, outre les infarctus dits atypiques, la faillibilité de l’ECG constitue l’un des principaux freins au diagnostic de l’infarctus. Cela amène à se poser une interrogation : comment détecter les risques de crises cardiaques ignorés par un ECG ?

Infarctus : les étapes habituelles du diagnostic

Chaque médecin a été formé à diagnostiquer un infarctus durant son cursus en médecine générale et en cardiologie. La première étape du diagnostic consiste à déceler les symptômes dits « normaux » de cette pathologie : sensation de pesanteur ou de pression au niveau de la poitrine, suées plus ou moins importantes, vomissements, vertiges et/ou évanouissements, douleur irradiant vers la nuque et la mâchoire, le dos et/ou le bras gauche.

Après, il faut réaliser un ECG et vérifier l’existence d’une anomalie au niveau du tracé (un sus décalage du segment ST…). Un examen visant à vérifier le dosage de la troponine dans le sang viendra conformer ou infirmer le diagnostic. À part cela, il faut également vérifier si le patient est dit à « risque ». Le risque d’infarctus augmente avec l’âge, le tabagisme, le diabète, l’hypertension artérielle ou encore la hausse du taux de cholestérol.

Les barrières au diagnostic d’un infarctus

Certaines situations peuvent retarder ou même empêcher le diagnostic de l’infarctus. C’est notamment le cas lorsque le patient présente des symptômes atypiques laissant paraitre qu’il ne s’agit pas d’infarctus ou de menace d’infarctus. Ces symptômes atypiques sont nombreux : sensation de fatigue, anxiété inexplicable accompagnée de picotements à la poitrine, sensation de brûlure après avoir mangé…

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Pour le médecin, la difficulté est liée au fait que ces symptômes atypiques peuvent être associés à d’autres maladies. Il est néanmoins important de toujours les garder à l’esprit, surtout s’il s’agit d’une personne à risque. À part cela, il y a le cas particulier où le médecin passe à côté du bon diagnostic en raison d’un ECG normal et d’une absence de risque. Sur ce point, rappelons que malgré sa précision, l’ECG n’est pas infaillible, le risque d’erreur n’est jamais à exclure. Pour ne pas passer à côté du bon diagnostic, il ne faut pas hésiter à refaire un ECG et procéder à des examens complémentaires.

Le cas particulier des femmes

Si l’on en croit la Fédération française de cardiologie, plus de 2 tiers des femmes n’éprouvent pas la douleur thoracique durant un infarctus, contrairement aux hommes. Il existe néanmoins des signes qui peuvent laisser penser fortement à l’infarctus : une sensation de fatigue persistante ou un amaigrissement sans cause apparente.

Des symptômes pouvant être expliqués par des problèmes digestifs devraient également alerter le médecin. Malgré tout, il est encore difficile de confirmer si homme et femme sont inégaux devant l’infarctus, même si ce dernier est moins fréquent chez les femmes.