On a longtemps pensé que les affections cardiovasculaires n’étaient que l’apanage des hommes. Pourtant, parmi les 150 000 décès causés par ces maladies en France, plus de la moitié sont des femmes. Plus encore, ces pathologies sont devenues aujourd’hui la première cause de mortalité féminine, les plaçant devant le cancer du sein. Malgré tout, force est de constater que le problème est encore sous-estimé.
Maladies cardiovasculaires, première source de mortalité des Françaises
Beaucoup de femmes redoutent l’apparition d’un cancer du sein alors qu’à l’heure actuelle, les maladies cardiovasculaires (AVC, embolies pulmonaires, infarctus…) sont devenues la première cause de mortalité féminine.
Le problème est que le nombre de décès causé par ces pathologies n’a cessé d’augmenter ces dernières années. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène :
- Beaucoup de femmes pensent qu’elles sont protégées avant la ménopause. Il faut néanmoins savoir que même si les œstrogènes ont pour effet de maintenir la souplesse des artères, les contraceptifs ainsi que les changements de mode de vie survenu ces 20 dernières années ont diminué l’efficacité de cette protection physiologique ;
- Aujourd’hui, les femmes sont soumises au même stress que les hommes (faire face à la pression hiérarchique au travail, veiller à l’avenir des enfants, contribuer aux charges du ménage…). La manière de vivre s’est également rapprochée (de nos jours, plus de femmes boivent, fument, font des excès…). En d’autres mots, hommes et femmes sont exposés aux mêmes facteurs de risques cardiovasculaires ;
Homme et femme : inégal devant les facteurs de risque
Si homme et femme sont aujourd’hui exposés aux mêmes facteurs de risque de maladies cardiovasculaires, ces dernières sont plus délétères chez une femme :
- Le stress au travail est 2 fois plus dommageable pour une femme que pour un homme ;
- Chez une diabétique, le risque d’attaque cardiaque est 2 fois plus élevé que pour un homme atteint d’un diabète de même niveau ;
- Chez une obèse, le sur-risque cardiovasculaire est de 64 % alors qu’il ne dépasse pas les 46 % chez un obèse ;
- Le risque pour une femme dont un parent proche a été victime d’un infarctus d’en subir un à son tour est plus important que chez un homme dans la même condition ;
- La fragilité cardiovasculaire d’une femme augmente de manière exponentielle à l’approche de la ménopause surtout avec le tabagisme et la prise de la pilule ;
Difficulté de l’interprétation des symptômes
Pour le cas de l’infarctus, des études ont mis en évidence qu’il est plus difficile d’interpréter ses symptômes chez une femme. En effet, si chez un homme cette pathologie se manifeste souvent par une douleur intense à la poitrine, à la mâchoire, dans le dos, dans le bras gauche ou au niveau l’épaule, les indices sont plus difficiles à interpréter chez une femme.
Chez cette dernière, outre les douleurs thoraciques, on peut observer des nausées, un sentiment d’anxiété, une difficulté à respirer ou encore des brûlures au creux de l’estomac. Des symptômes que l’on pourrait considérer à tort comme les conséquences d’une indigestion, d’un pic de stress ou d’une bouffée d’anxiété.
Il est important de noter qu’en raison du manque de recherche, on ignore encore aujourd’hui avec précision comment s’expriment les troubles cardiovasculaires chez la femme.